Lexique - C

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Abrégé de la mythologie universelle

Dictionnaire de la fable
Fr. NOEL
à Paris, Chez Le Normant 1805
Les noms Romains ont été remplacés par les noms Grecs
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Cabires,

Phérécyde, hérodote et Nonnus les font naître d’Héphaïstos. Cicéron les dit fils de Pérséphone. Plusieurs leur donnent Zeus pour Père ; c’est sans doute la raison qui les fait confondre avecCastor et Pollux, autres enfants du même dieu, qu’on nomme les Dioscures. D’autres ont vu en eux des magiciens, qui se mêlaient d’expier les crimes des hommes, et qui furent, après leur mort, placés au rang des dieux. Strabon les regarde comme les ministres d’Hécate. Brochart, enfin, pense avec plus de raison, qu’ils ne sont que les trois principales divinités infernales, Hadès, Pérséphone et Hermès. Le culte des Cabires était originaire d’Egypte, puisque le plus ancien temple de Menphis leur était consacré. Hérodote nous apprend que les Pélasges, premiers habitants du Péloponèse, ayant habité d’abord l’île de Samothrace, y portèrent ce culte, et qu’ils y établirent ces mystères fameux dont la connaissanceétait l’objet des vœux de tous ceux qui s’étaient distingués par leur courage ou leur vertus. Cadmuc, Orphé, Héraclès, Castor, Pollux, Ulysse, Agamemnon, Enée,e t Philippe, père d’Alexandre, eurent l’honneur d’y être initiés. Enée, après la ruine de sa patrie, fit connaître à l’Italie le culte des Cabires. Albe le reçut, et, quelques temps après, Rome éleva dans le cirque trois autels à ces dieux. Les peuples d’Italie invoquaient les dieux Cabires dans leurs infortunes domestiques ; les matelos leur adressaient des vœux au milieu des tempêtes, et les parents, les amis, dans les funérailles de ceux qu’ils venaient de perdre, et qui leur avaient été chers.

Caca,

sœur de Cacus, mise au rang des déesses, pour avoir averti Héraclès du vol de son frère.

Cacus,

méchant, fils d’Héphaïstos, demi-homme, et demi-satyre, d’une taille colossale, et dont la bouche vomissait des tourbillons de flamme et de fumée. Des têtes sanglantes étaient sans cesse suspendues à la porte de sa caverne, située au pied du mont Aventin. Héraclès, après la défaite de Géryon, conduisit ses troupeaux sur les bords du Tybre, et s’endormit pendant qu’ils paissaient. Cacus en vola quatre paires, et, pour n’être pas trahi par les traces de leurs pas, les traîna dans son antre à reculons, par la queue. Héraclès, averti par leurs mugissements, cour furieux vers la caverne ; mais l’ouverture en était fermée avec un rocher énorme que tenaient suspendu des chaînes de fer forgés par Héphaïstos. Le héro ébranle les rochers, se fraie un passage, s’élance vers dans la caverne à travers les tourbillons de flamme et de fumée que le monstre vomit, le saisit, l’étreint de ses mains robustes, et l’étrangle. EN mémoire de cette victoire, les habitants célébrèrent, tous les ans, une fête ne l’honneur d’Héraclès.

Cadmus,

fils d’Agénor et de Téléphassa. Zeus ayant enlevé Europe, Agénor enjoignit à son fils d’aller la chercher, et de ne point revenir sans elle. Cadmus, arrivé en Grèce, consulta l’oracle de Delphes, reçut ordre de batir une ville à l’endroit où un bœuf le conduirait, et rencontra dans la Phocide une génisse qui lui servit de guide, et qui s’arrêta dans l’emplacement où depuis fut bâtie Thèbes. Avant de sacrifier à Pallas, il envoya ses compagnons puiser de l’eau dans un bois consacré à Arès ; mais un dragon, fils d’Arès et d’Aphrodite, les dévora. Cadmus tua le monstre, et en sema les dents, par le conseil d’Athéna. Il en sortit des hommes armés, qui l’assaillirent d’abord, mais bientôt s’entre tuèrent, à l’exception de cinq, qui lui aidèrent à bâtir sa ville. Il épousa Harmonie, ou Hermione fille d’Aphrodite et d’Arès, dont il eut plusieurs enfants. Un second oracle lui ayant appris que sa postérité était menacée des plus grands malheurs, il se bannit pour ne pas en être témoin, se retira en Illyrie, et fut changé en serpent, ainsi que sa femme, ou envoyé par Zeus dans les Champs-Elysées, sur un char traîné par des serpents. On dit qu’il apprit aux Grecs l’usage des lettres, ou de l’alphabet, et apporta dans la Grèce le culte de la plupart des divinités D’Egypte et de Phénicie. On lui attribue encore l’invention de faire fondre les métaux.

Cæculus,

fils d’Héphaïstos et de Préneste, fut conçu d’une étincelle de feu qui vola, de la forge du dieu, dans le sein de sa mère, et nommé Cæculus, ou parcequ’il avait de très petits yeux, ou parceque la fumée les avait endommagés. Parvenu à l’adolescence, il ne vécu quelque temps que de brigandages, et finit par bâtir la ville de Préneste. Ayant donné des jeux publics, il exhorta les citoyens à fonder une autre ville ; mais comme il ne réunissait pas à les persuader, parcequ’on ne le croyait pas fils d’Héphaïstos, il invoqua ce dieu, et l’assemblée fut aussitôt enveloppée de flammes ; ce qui la saisit d’un tel effroi, qu’elle promit de faire tout ce qu’il voudrait. Dans la guerre des Latins et des Troyens, il prit le parti de Turnus contre née.

Cænéus,

1. surnom de Zeus, à qui Hercule éleva un temple sur le promontoire de Cénée.
2. Argonaute
3. Guerrier Troyen, vaincu par Turnus.
4. était né fille, sous le nom de Cænis. Poséidon lui accorda la faveur de changer de sexe, et, de plus, d’être invulnérable. Devenu homme, Cænéus fit la guerre aux centaures. Après en avoir tué plusieurs, il fut accablé sous un monceau d’arbres, mais on vit tout à coup s’envoler de dessous un oiseau couvert de plumes jaunes ; c’était Cænéus que Poséidon avait ainsi métamorphosé.

Calaïs, et Zéthès,

qui souffle fort et qui souffle doucement, fils de Borée et d’orithye, se couvrirent de gloire dans l’expédition des Argonautes, et délivrèrent Phinée leur beau-frère, des Harpyes qui le tourmentaient. Au retour de la Colchide, Héraclès leur chercha querelle, et les tua. Les dieux, touchés de leur sort, les changèrent en ces vents qui précèdent de neuf jours le lever de la Canicule ; ce qui leur a fait donner par les Grecs le nom de prodromoi, précurseurs. Les poètes les représentent les épaules couvertes d’écailles dorées, des ailes aux pieds, et une longue chevelure de couleur azurée.

Calcas, ou Calchas,

fils de Thestor, reçut d’Apollon la science du passé, du présent et de l’avenir. L’armée des Grecs, qui se rassemblait pour le siège de Troie, le prit pour son grand prêtre et son devin. Il prédit que le siège durerait dix ans, et que la flotte retenue par les vents contraires au port d’Aulide, ne ferait voile qu’après qu’Agamemnon aurait sacrifié sa fille Iphigénie. Apollon ayant envoyé une peste qui ravageait le camp des Grecs devant Troie, il indiqua le moyen de faire cesser ce fléau, en conseillant Agamemnon de rendre Chryséis à Chrysès son père, prêtre du dieu. Après la prise de Troie, il retourna dans sa patrie avec Amphilochus, fils d’Amphiaraüs, et vint à Colophone en Ionie. Sa destinée était de mourir aussitôt qu’il aurait trouvé un devin plus habile que lui. Il mourut, en effet, de chagrin dans le bois de Claros, consacré à Apollon, pour n’avoir pu deviner les énigmes d’un autre devin nommé Mopsus.

Calchus,

roi des Dauniens, épris de Circé, l’ayant été voir pendant qu’Ulysse était avec elle, la magicienne lui servit un repas splendide, l’enivra, l’enferma dans une étable à porcs, et ne lui rendit la liberté, lorsque les Dauniens vinrent faire une invasion dans son île, que sous la promesse de ne jamais y revenir.

Calliope,

Muse de l'éloquence et de la poésie héroïque. R. callos, et ops. Les poètes la disent mère d'Orphée ; selon d'autres, elle eut de Zeus les Corybantes, et d'Acheloüs les Sirènes. C'est une jeune fille d'un air majestueux, le front ceint d'une couronne d'or ; d'une main elle tient une trompette, et de l'autre un poème épique.

Calisto,

fille de Lycaon, une des nymphes favorites d'Artémis. Zeus, sous la forme de cette déesse, la rendit mère d'Arcas. Artémis, ayant découvert sa grossesse, la chassa de sa compagnie. Rhéa la métamorphosa en ourse. Mais Zeus l'enleva avec son fils Arcas, et les plaça dans le ciel, où ils forment les constellations de la Grande et de la petite Ourse. Héra, à la vue de ces nouveaux astres, entra en fureur, et pria les dieux de la mer de ne pas permettre qu'ils se couchassent jamais dans l'Océan.

Calydon,


1. fils d’Etolus et de Pronoé, fille de Phorbas, donna son nom à Calydon (la ville)
2. Calydon, ville d’Etolie, où régnait Oenée, père de Méléagre, et dans le voisinage de laquelle était la forêt où ce héros tua le fameux sanglier. V.Méléagre
3. Un des fils d’Arès

Calypso,

fils de l’Océan et de Téthys, régnait sur l’île d’Ogygie, dans la mer Ionienne. Elle y reçut Ulysse à son retour de l’expédition de Troie, et lui offrit l’immortalité s’il voulait l’épouser : mais le héros préféra Pénélope et sa petite Ithaque, à ces brillants avantages. R.calyptein, cacher.

Camilla,

fille de Métabe roi des Volsques, et de Casmilla, fut consacrée à Artémis dès son berceau, et nourrie, dans les bois, de lait de cavale. Occupée, dès son enfance, des exercices de la chasse et de la guerre, elle se distingua surtout par sa légèreté à la course et son habilité à tirer à l'arc. Venue au secours de Turnus contre Enée, elle fut tuée en trahison par Aruns. Artémis vengea sa mort par celle du lâche meurtrier.

Canacé,

fille d'Eole, épousa secrètement son frère Macarée, et mit au monde un fils, qui fut exposé par sa nourrice, et dont les cris découvrirent sa naissance. Eole, indigné, fit manger à ses chiens le fruit de cet inceste, et envoya un poignard à sa fille pour s'en punir elle-même.

Canapée,

fils d'Hipponoüs et d'Astynome, un des sept chefs thébains, fut tué devant Thèbes d'un coup de foudre par Zeus, irrité du mépris qu'il affectait d'avoir pour les dieux.

Capydes,

vases sacrés qui servaient dans les sacrifices. Ils avaient la forme de tasses à deux anses.

Capys,

1. fils d'Assaracus et d'une fille du Simoïs, fut père d'Anchise, et grand-père d'Enée.

2. Un autre Capys passa avec Enée en Italie, et fonda Capoue.

3. fils de Capétus, et roi d'Albe.

Cardéa,

nymphe ; Janus, lui donna l'intendance des gonds et des portes.

Carmenta, ou Carmentis,

1. divinité romaine, fameuse prophétesse d'Arcadie, rendait, dit-on, ses oracles en vers. Elle eut d'Hermès Evandre, avec lequel elle passa en Italie, où Faunus, roi de Latium, les accueillit favorablement. Après sa mort, elle fut admise parmi les dieux Indigètes de Rome.

2. Déesse tutélaire des enfants. Elle présidait leur naissance, et chantait leurs destinées, ce qui la faisait révérer spécialement par leur mères.

Carna,

déesse qui présidait aux parties vitales. On l'invoquait pour conserver ces parties saines.

Carnabon,

roi des Gètes, ayant voulu perdre Triptolème, Déméter lui inspira un tel accès de furie, qu'il se tua lui-même. En mémoire de sa méchanceté, elle le plaça parmi les étoiles, où il porte le nom d' Ophiuchos , ou en latin Anguitenens ou Serpentarius .

Carnus,

1. Troyen, fils de Zeus et d'Europe, et favori d'Apollon, institua des jeux et des combats de musique et de poésie en l'honneur de ce dieu. Therpandre fut le premier qui remporta le prix.

2. Acarnanien, qu'Apollon avait instruit dans l'art de la divination.

Cassandre,

fille de Priam et d' Hécube. Apollon, amoureux de cette princesse, lui ayant permis de lui demander tout ce qu'elle voudrait pour prix de sa complaisance, elle le pria de lui accorder le don de prophétie. Mais lorsqu'Apollon eut rempli sa promesse, elle refusa de tenir sa parole et le dieu ne pouvant lui ôter le don de prédire, décrédita ses prédictions, et la fit passer pour folle. Elle s'opposa, mais sans succès à l'entrée du cheval de bois. La nuit de la prise de Troie, elle se réfugia dans le temple de Pallas, où Ajax, fils d'Oïlée, lui fit le plus sanglant des outrages. Agamemnon, à qui elle était échue en partage, touché de son mérite et de sa beauté, l'emmena en Grèce. En vain prévint-elle ce prince du sort qui lui était réservé ; sa prédiction eut le destin accoutumé, et Clytemnestre la fit massacrer avec les deux que Cassandre avait eut de son mari.

Cassiope,

femme de Céphée roi d'Ethiopie, et mère d'Andromède, eut la vanité de se croire plus belle qu'Héra, où que les Néreides. La déesse, ou Poséidon, suscita un monstre, auquel Andromède fut exposée. Persée, son libérateur, l'épousa, et obtint de Zeus que Cassiope serait mise au rang des astres.

Cassiphone,

fille de Circé et d'Ulysse, épousa Télémaque. Ce prince, irrité de l'humeur impérieuse de sa belle-mère, la tua, et cette mort fut vengée sur lui par son épouse.

Castalie,

nymphe aimée par Apollon, et qu'il métamorphosa en fontaine. Il donna à ses eaux le vertu d'inspirer le génie de la poésie à ceux qui en boiraient, et la consacra aux Muses. Ma Pythie en buvait avant de s'asseoir sur le trépied.
Castor et PolluxCastor et Pollux, appelés Dioscures.
Statue romaine

Castor et Pollux,

Zeus, amoureux de Léda, s'étant transformé en cygne, cette princesse eut deux œufs, dont l'un, de son mari Tyndare, produisit Castor et Clytemnestre, tous deux mortels ; l'autre de Zeus, produisit Hélène et Pollux, qui tenaient l'immortalité de leur céleste origine. Pollux, affligé de la mort de son frère, pria Zeus de le rendre immortel. Cette prière ne pouvant être entièrement exaucée, l'immortalité fut partagée entre eux, de sorte qu'ils vivaient et mouraient alternativement. Ils furent comptés au nombre des grands dieux de la Grèce  ; on leur éleva un temple à Sparte, lieu de leur naissance et de leur sépulture, et à Athènes qu'ils avaient sauvée de pillage. On les regardait comme des divinités favorables à la navigation.

Castor,

1. Capitaine troyen, un des compagnons d'Enée.

2. Fils d'Hylax, qu'Ulysse, donne pour son père dans un récit mensonger, où il se dit Crétois.

Caucase,

berger qui menait paître ses troupeaux sur le mont Niphate, fut tué par Cronos, qui, après la guerre des géants, se réfugia sur cette montagne pour éviter l'effet des menaces de Zeus. Pour honorer la mémoire du berger, Zeus voulut que la montagne prît le nom de Caucase.

Cécrops,

1. Natif de Saïs en Egypte, et 1 er roi des Athéniens, bâtit, où selon d'autres, embellit la ville d'Athènes. Il épousa Agraule, fille d'Actée, et donna le nom de Cécropie à la citadelle qu'il éleva, ainsi qu'à tout le pays alentour. Il soumit les peuples par la douceur encore plus que par les armes, les tira des forêts, les distribua en douze cantons, et institua le sénat si célèbre depuis sous le nom d'Aréopage. On regarde Cécrops comme le 1 er qui ait donné une forme régulière à la religion des Grecs. Après avoir réglé le culte des dieux, il fit des lois, dont la 1ere fut celle du mariage, et mourut après un règne de 50 ans. Il fur surnommé, Diphuès, c-à-d, Biformis, soit parcequ'il régla, par ses lois, l'union régulière de l'homme et de la femme, soit parcequ'étant Egyptien il était aussi Grec par son établissement dans l'Attique.

2. 2 e du nom, 7 e roi d'Athènes, fils et successeur d'Erechthée, et père de Pandion, qu'il eut de Metiadusa, sœur de Dédale, régna, dit-on, 40 ans.

Céléno,

1. Une des Pléïades, fille d'Atlas et de Pléïone, eut Lycus, de Poséidon. V.Pléïades.

2. Fille de Poséidon et d'Ergée.

3. Une des Danaïdes.

4. Une fille d'Hyamus, qu'Apollon rendit mère de Delphus.

5. La principale des Harpyes, Furtarum maxima.

CentauresCentaure menaçant. Terre
cuite, fin du VIIIe siècle avJC

Centaures,

monstres fabuleux, demi-hommes et demi-chevaux, nés d'Ixion et de la nuée que Zeus substitua à Héra. R.centeo, piquer, et tauros, taureau, parceque les Thessaliens, distingués des Grecs par leurs talents pour l'équitation, acquéraient cette adresse en combattant des taureaux. Héraclès, Thésée, Pirithoüs, en tuèrent un grand nombre, et obligèrent les reste à quitter le pays. D'autres les font périr en partie dans le combat contre les Lapithes, qui troubla les noces de Pirithoüs et d'Hippodamie; en partie sous les coups d'Héraclès, qui extermina jusqu'au dernier.

Céphale,

fils d'Eole, et, selon d'autres, de Déion ou Diomède, et mari de Procris, fille d'Erechthée, roi d'Athènes. L'Aurore, frappée de sa beauté, l'enleva, et le laissa retourner auprès de Procris, en lui accordant la faculté de changer de forme pour éprouver la fidélité de cette épouse, qu'il aimait passionnément. Il se déguisa donc en négociant, s'introduisit chez Procris, et vint à bout, à force de présents, d'ébranler sa fidélité, puis se fit connaître, et lui reprocha sa faiblesse. Procris, confuse, quitta son mari, et se retira dans les bois. Son absence ralluma l'amour de Céphale, qui l'alla chercher, se réconcilia avec elle, et reçut en présents un chien que Minos lui avait donné, et un javelot qui ne manquait jamais son coup. Ces dons ne firent qu'ajouter à la passion de Céphale pour la chasse. Procris, inquiète de ses absences,e t jalouse, le suivit secrètement, et s'embusqua sous un feuillage épais. Céphale, à la vue du feuillage agité, croyant que c'était une bête fauve, lança le dard qu'il avait reçut d'elle, et la tua. Il reconnut son erreur, et se perça de désespoir avec le même javelot. Zeus changea ces deux époux en astres.

Céphée, roi d’Ethiopie,

1. Fils de Phénix, époux de Cassiopée, et père d’Andromède un des Argonautes, fut mis après sa mort au rang des constellations.
2. Prince d’Arcadie, aimé d’Athéna, qui lui attacha sur la tête un cheveu de Méduse, dont la vertu le rendait invincible.
3. Fils d’Alée, Argonaute, roi de Tégée, père Stérope, et compagnon d’Héraclès dans sa querelle contre Hippocoon.
4. Fils de Pontus et de la Terre.

Céphise,

père de Diogénée, fut changé en monstre marin, pendant qu’il déplorait la perte de son petit-fils.

Cérastres,

peuples de l’île de Chypre, qu’Aphrodite changea en taureaux, parcequ’ils répandaient le sang des étrangers sur un autel dédié à Zeus Hospitalier.
2. Les Furies, ainsi nommées des serpents dont se formait leur chevelure. R. kerastes, reptile qui porte sur la tête de petites cornes.
CerbèreHéraclès, Cerbère et Eurysthée

Cerbère,

chien à trois têtes, né du géant typhon et du monstre Echidna, et dont le cou, au lieu de poil, était hérissé de serpents. Hésiode lui donne 50 têtes ; Horace, 100 ; et presque tous les autres, 3. Ses dents noires, tranchantes, pénétraient jusqu’à la moëlle des os, et causaient une douleur si vive, qu’il fallait mourir à l’instant. Couché dans une antre, sur la rive du Styx où ils était attaché avec des liens de serpents, il gardait la porte des Enfers et du palais d’Hadès, caressait les ombres qui entraient, et menaçait de ses aboiements et de ses trois gueules béantes celles qui voulaient en sortir. Héraclès l’enchaîna, lorsqu’il retira Alceste des Enfers, et l’arracha du trône d’Hadès, sous lequel il s’était réfugié. Orphée l’endormi au son de sa lyre, lorsqu’il alla chercher Eurydice. La Sibylle qui conduisait Enée aux enfers l’assoupit aussi avec une pâte assaisonnée de miel et de pavot.

Cercopes,

habitants de Pithécuse, que Zeus changea en singes, à cause de leur méchanceté. R. Cercops, singes.
2. Peuple d’Ephèse, qu’ Héraclès conduisit enchaîné aux pieds d’Omphale.

Cercyon,

fameux brigand qui dévastait l'Attique, et qui, forçant les passants à lutter contre lui, massacrait ceux qu'il avait vaincus. Doué d'une force de corps extraordinaire, il courbait les plus gros arbres, en rapprochait la cime, et y attachait ce qu'il avait terrassés. Les arbres, en se relevant, déchiraient ses victimes. Ce voleur fut vaincu par Thésée, qui, après l'avoir abattu, le punit du même supplice qu'il avait fait souffrir à temps d'autres.

Cérès,

voir Déméter

Céto,

fille de Poséidon et de la nymphe Théséa ; épousa son frère Phorcus, dont elle eut les Phorcydes et les Gorgones.

Céyx,

fils de Lucifer est roi de Trachine, étant allé consulter l'oracle d'Apollon à Claros, fit naufrage à son retour. Morphée fut dépêchée par le dieu du sommeil pour en aller apprendre la nouvelle à son épouse Alcyone. À son réveil, elle courut aux rivages ; et trouvant le corps de son époux que les vagues y avaient amené, elle se précipita sur lui, et mourut de douleur. V. Alcyone.

Chalciopé,

fille d’Eétès, roi de la Colchide, sort de Médée, et femme de Phryxus.
2. Fille d’Eurypyle ou d’Euryale, roi de Cos, et qu’Héraclès rendit mère de Thessalus, après avoir tué son père, pour le punir de lui avoir refusé sa fille.
3. Fille de Rhexenor, et femme d’Egée.

Chaos,

masse informe et grossière où tous les éléments étaient confondus. Hésiode dit que le chaos engendra l’Erèbe et la Nuit. Dieu, ou la nature, dit Ovide, sans rien créer, ne fit que débrouiller le chaos en séparant les éléments, et plaçant chaque corps dans le lieu qui lui convenait.

Chariclo,

fille d'Apollon, femme de Chiron le Centaure, et mère d’Ocyroé, dont elle accoucha sur les bords d'un fleuve rapide. R.okys, prompt ;roé, courant.
2. Mère de Tirésias.

Charis,

femme d'Héphaïstos. R.charis, grace.
CharitesRaphaël, les 3 Grâces

Charites,

autrement Graces, fille de Zeus et d’Eurynome, ou Eunomie ; ou d'Héphaïstos et d'Aphrodite. La plupart des poètes ont fixé le nombre à trois, et les nomment Aglaé, Thalie et Euphrosyne. Compagnes d'Aphrodite, la déesse de la beauté leur devait le charme et l’attrait qui assurent son triomphe. Les anciens attendaient de ces divinités bienfaisantes les plus précieux de tous les biens. Leur pouvoir s'étendait à tous les agréments de la vie. Elles dispensaient aux hommes non seulement la bonne grâce, la gaieté, l'égalité d'humeur, la facilité des manières, et toutes les autres qualités qui répandent tant de charme dans la société, mais encore la libéralité, l'éloquence, la sagesse. La plus belle de toutes leurs prérogatives, c'est qu'elles présidaient aux bienfaits et à la reconnaissance. Des divinités si aimables ne pouvaient manquer d'autels et de temples. Etéocle, roi d’Orchomène, passait pour être le premier qui leur en eut élevé. L'opinion commune faisait de ce séjour enchanté, et des bords riants du Céphise, le séjour préféré de ces déesses : aussi les anciens poètes les appellent-ils ordinairement déesse du Céphise ou d’Orchomène. Elles avaient des temples à Elis, à Delphes, à Pergé, à Périnthe, à Byzance, etc. Elles en avaient aussi de commun avec d'autres divinités, telles que l'Amour, Hermès et les Muses. On célébrait plusieurs fêtes en leur honneur ; mais le printemps leur été particulièrement consacré, comme la saison des Grâces. On les invoquait à table, ainsi que les Muses, et on les révérait les unes et les autres par le nombre de coups qu'on buvait en leur honneur. Quant aux symboles et aux attributs, ils étaient en grand nombre. On ne les représenta d'abord que par de simples pierres brutes, et bientôt sous des formes humaines, habillées de gaze, et toutes nues dans la suite. Peut-être voulait-t-on exprimer que rien n'est plus aimable que la simple nature, et que si quelquefois elle appelle l’art à son secours, elle ne doit employer les ornements étrangers qu'avec retenue. On les représentait jeunes, filles et vierges, par ce qu'on n'a toujours regardé les agréments comme le partage de la jeunesse. On les peignait comme petites et d'une taille élancée, par ce que les agréments consistent quelquefois dans des riens, dans des gestes, un sourire, etc. Leur attitude dansante marquait qu'amies de la joie innocente, elles ne s'accommodent pas d'une gravité trop austère. Elles se tenaient par la main : les qualités agréables sont un des plus doux liens de la société. Sans agrafes ni ceintures, elles laissaient flotter leur voile au gré du zéphyr. Il est une sorte de négligé qui vaut mieux que les parures les plus recherchées ; et dans les ouvrages d'esprit, comme dans tout le reste, il y a d'heureuses négligences infiniment préférables à la froide régularité. Enfin les anciens représentaient quelquefois les Grâces au milieu des plus laids Satyres. Assez souvent même ces statuts étaient creuses, et, en les ouvrant, on n'y trouvait de petites figures de Grâces. Aurait-on voulu nous indiquer par là qu'il ne faut pas juger des hommes sur l'apparence, que les défauts de la figure peuvent se réparer par les agréments de l'esprit, et que quelquefois un extérieur disgracié cache de grandes qualités ? c'était à ces figure emblématique que se comparer Socrate.
CharonMichel-Ange, Charon

Charon,

divinités des enfers, fils de l’Erèbe et de la Nuit. Sa fonction était de passer au-delà du Styx et de l’Achéron les ombres des morts dans une barque étroite, chétive, et de couleur funèbre. Vieux et avare, il n'y recevait que les ombres de ceux qui avaient eu la sépulture, et qui lui payaient une obole pour leur passage. Aussi les païens mettaient dans la bouche du mort une pièce d'or ou d'argent pour le payer. Les ombreux de ceux qui avaient été privés des honneurs de la sépulture erraient cent ans sur les bords du Styx. Les poètes ont dépeint Charon comme un vieillard robuste, dont les yeux vifs, et le visage majestueux, quoique sévère, portent une empreinte divine. Sa barbe est blanche et touffue ; ses vêtements sont d'une teinte sombre, et souillés du noir limon des fleuves infernaux. Sa barque a des voiles de couleur de fer, et il se tient une perche pour la diriger.

Charops, ou Charopos,

farouche, furieux ; surnom d'Héraclès dans la Béotie, d'un temple qu'il avait à l'endroit par où il sortit de terre, emmenant avec lui le chien des enfers.
2. Fils d’Hippasus, et frère de Socus tué par Ulysse.
3 ; Un des chiens d’Actéon.

Charybde,

ayant volé des boeuf à Héraclès, fut foudroyée par le Zeus, est changée en un gouffre dangereux, dans le détroit de Sicile en face d'un autre nommé Scylla.

Chéloné,

nymphe changée en tortue, pour n'avoir pas assisté aux noces de Zeus, est condamnée à un silence éternel, en punition de ses railleries. R.chelonè, tortue. Cet animal fut depuis le symbole du silence.

Cheval,

il était consacré à Arès, comme au dieu des combats. Les Perses, les Athéniens, les Massagètes immolaient des chevaux au soleil. On en sacrifiait quelquefois à la mer et aux fleuves. Les Scythes adorés le dieu Arès, et les Macédoniens le Soleil, sous la figure d'un cheval.

Cheval de Troie,

V.Troie

Chimère,

monstre né en Lycie, le Typhon et d’Echidna, et élevé par Adisodar. Il avait la tête d'un lion, la queue d'un dragon, et le corps d'une chèvre ; sa gueule béante vomissait des tourbillons de flamme et de feux. Bellérophon combattit ce monstre par l'ordre d’Iobates, et le tua. C'était, à ce qu'on croit, une montagne dans la Lycie, qu'Ovide nommait Chimerifera. Au sommet était un volcan, autour duquel on voyait des lions, au milieu des pâturages ou paissaient des chèvres ; et au pied, des marais qu’infestaient des serpents. Bellérophon fut apparemment le premier qui la rendit habitable.

Chio,

nymphe, files de l'océan donna son nom à l'île de Chio, aujourd'hui Scio.

Chioné,

1. fille de Deucalion, fut aimé d'Apollon et d'Hermès et eut du premier Philammon, grand joueur de luth, et du deuxième Antolique, célèbre filou. Fière de sa beauté, elle eut la présomption de préférer sa fécondité à la chasteté d’Artémis. Cette déesse, pour la punir, lui perça la langue d'un coup de flèche, blessure dont elle mourut peu de temps après.
2. Fille de Borée et d’Orithyie, mère d’Eumolpe, et de Priape.

Chiron,

naquit des amours de Cronos, métamorphosé en cheval, avec Philyre. Dès qu'il fut grand, il se retira sur les montagnes et dans les forêts, où, chassant avec Artémis, il acquit la connaissance des simples et des étoiles. Ce Centaure vivait avant la conquête de la Toison d'or et le siège de Troie. Sa grotte, située au pied du mont Pélion, devint la plus fameuse école de toute la Grèce. Il enseigna à tous les héros ses disciples, dont Héraclès et Thésée furent les plus fameux, la médecine, la chirurgie, dont il tira son nom, à cause de son habilité dans les opérations (r.cheir, main) et l'astronomie. Dans la guerre qu’Héraclès fit aux Centaures, l'une des flèches du héros, trempé dans le sang de l’hydre de Lerne, ayant manqué sa destination, à la frapper Chiron aux genou, et le malheureux, souffrant des douleurs insupportables, pria Zeus de terminer ses jours. Le père des dieux le plaça dans le zodiaque, où il forma la constellation du Sagittaire.

Chloris,

1. fille d’Arcture, enlevé par Borée, sur le mont Caucase, lui donna une fille nommée Hyrpace.
2. Fille d’Amphion et de Niobé, épousa Nélée, et fut mère de Nestor et de 11 autres fils. Héraclès en tua 10 à la prise de Pylos. Apollon et Artémis la tuèrent, par ce qu'elle avait osé se vanter de mieux chanter que le premier, et d'être plus belle que l'autre.
3. Nymphe que Zéphyre épousa, et à laquelle il donna pour dot l'empire des fleuves. C'est la même que les Romains révéraient sous le nom de Flore.
4. Femme d’Amphyx, est mère de Mopsus.
5. Une des Piérides.

Chrysaor,

1. naquit du sang qui sortie de la tête coupée de Méduse, aussi bien que le cheval de Pégase. Au moment de sa naissance, il tenait une épée d'or à la main, d'où il prit le nom de Chrysaor. R.chrysos, or ; aor, épée. Il épousa Callirhoé, Océanide, dont il eut Géryon, Echidna, et la Chimère.
2.Glaucus eut un fils du même nom.

Chryséis,

1. surnom d’Astynomé, fille de Chrysès grand prêtre d’Apollon. Achille l'avait prise dans le sac de Lyrnesse ; elle échut en partage à Agamemnon. Chrysès vint, revêtu de ses ornements sacerdotaux, redemandait sa fille ; mais elle lui fut refusée. Ce refus fut suivi de la peste, dont Apollon frappa le camp des Grecs, à la prière de son grand prêtre. Calchas consulté répondit qu'il fallait le satisfaire. Agamemnon se rendit avec peine aux instances de tous les chefs de l'armée, et chargea Ulysse de la ramener à son père. Chrysès, voyant revenir sa fille, invoqua Apollon pour faire cesser la peste, et il lui ouvrit une hécatombe pour les Grecs. Chryséis était enceinte, et prétendit l’être d'Apollon. V.Briséis.
2. Une des Thestiades.

Chrysès,

1. prêtre d'Apollon et père d’Astynomé ou Chryséis.
2. Petit-fils du précédent, fils de Chryséis et d’Apollon, ou plutôt d'Agamemnon. On lui cacha sa naissance jusqu'au temps qu’Oreste et Iphigénie se sauvèrent de la Chersonèse Taurique, avec la statue d'Artémis, dans l’île de Sminthe.
3. Fils de Poséïdon et de Chrysogénie, succéda à Phlégyas au royaume d’Orchomène.
4. Un des fils de Minos et de la nymphe Paréa, qui furent tués pour avoir ôté la vie à deux des compagnons d'Héraclès dans l'île de Paros.

Chrysippe,

1. fils naturel de Pélops, roi de Phrygie, et de la nymphe Danaïs. Hippodamie, femme de Pélops, craignant que son affection pour Chrysippe ne dépouilla les héritiers légitimes du trône, sollicita deux de ses enfants, Atrée et Thyeste, de le tuer. Ceux-ci s'étant refusés à ce forfait, Hippodamie prit la résolution de l'égorger elle-même. S'étant saisi de l'épée de Laïus, alors prisonnier, elle en perça Chrysippe, tandis qu'il dormait, et la lui laissa dans le corps. Il vécut encore assez de temps pour empêcher qu'on ne soupçonna une main étrangère de ce crime. L'horreur de cet assassinat, la honte et le dépit, portèrent Hippodamie à se donner elle-même la mort.
2. Danaïde, épouse de Chrysippus.

Chrysothémis,

1. fille d’ Agamemnon et de Clytemnestre, et sœur d’Oreste et d’Electre. V.Electre.
2.Danaïde, épouse d’Astéris.
3. Apollon en eut une fille, morte dans son enfance, mais que son père plaça parmi les étoiles.
4. Femme qui, de Staphylus, eut trois filles, Molpadia, Rhoio, et Parthéno.
5. Fils de Carmanor, obtint le 1er prix dans les jeux pythiques, pas un hymne en l'honneur d'Apollon.

Chthonia,

1. fille de Phoronée.
2. Fille de Colonthas, élevé par Déméter.
3. Surnom de Déméter, ou de chthon, terre, ou d'une jeune fille de ce nom, que Déméter avait amenée de l’Argolide à Hermione, où elle avait dédié un temple à cette déesse.
4. Fille de Cronos, épousa Sipylus, dont elle eut Olympus et Tmolus.
5. L'une des filles d’Erechthéus, épouse de Butès.

Chthonios,

1. un des cinq compagnons de Cadmus qui survécurent au combat avec les guerriers nés des dents du serpent, et l'aidèrent à battirent Thèbes.
2. Fils d’Egyptus et de Caliadné.
3. Centaure tué par Nestor au mariage de Pirithoüs.
4. Surnom d'Hermès et de Zeus.
5. Fils de Poséidon et de Syme, donna à l'île de Syme le nom de sa mère.
6. Surnom de Dionysos, fils de Zeus et de Perséphone.

Cicones,

peuple de la Thrace, riverains de l’Hèbre, dont les femmes mirent en pièce Orphée, qui les avait méprisés.

Cilix,

fils d’Agénor, et frère de Cadmus et d'Europe, se fixa dans cette partie de l'Asie mineure nommée Cilicie, à laquelle il donna son nom.

Cinyre,

roi d'Assyrie ou de Chypre, et père d'Adonis, qu'il eut de Myrrha sa propre fille, sans le savoir. Il eut, dit-on, 50 filles, changées en alcyons, ou en pierres, dont Héra fit les marches de son temple. On lui attribue la fondation de Paphos, Cinyrée, et Smyrne, l'invention des tuiles, des tenailles, du marteau du levier et de l'enclume, et la découverte des mines de cuivre en Chypre.

Circé,

soeur de Pasiphaé et d’Eétès, était fille du soleil et de la nymphe Persa, une des Océanides, ou du jour et de la nuit. Magicienne habile, au point de faire descendre les étoiles du ciel, elle ne l'était pas moins dans l’art des empoisonnements. Le premier essai qu'elle fit de ses talents en ce genre fut sur le roi des Sarmates, son mari ; crime qui la força à se réfugier dans l'île d’Ea. Ulysse, jeté sur ses côtes par la tempête, éprouva la puissance de ses enchantements sur ses compagnons, changés en pourceaux par la vertu d'une liqueur magique ; mais fut sauvé par Hermès, qui lui donna l'herbe moly pour le préserver des charmes de la magicienne, est lui prescrivit de tirer son épée, au moment qu'elle voudrait le toucher de sa baguette, et de la contraindre à jurer par le Styx qu'elle traiterait bien, sans quoi il la tuerait. D'autres prétendent qu'il but de la même liqueur, mais qu'Athéna lui enseigna une racine qui lui servit de contrepoison. Grâce au secours des dieux, Ulysse échappé à ses pièges, resta un an avec elle, et la rendit mère de deux enfants, Agrius et Latinus.

Ciris,

alouette. Scylla, fille de Nisus, changée en cet oiseau.

Cisséis,

1. Hécube, femme de Priam, fillle de Cisséus, roi de Thrace.
2.Naïade, avait élevé Dionysos, à la prière duquel Médée ou Téthys la rajeunit : elle fut ensuite placée parmi les étoiles.

Cisséta,

chien d’Actéon.

Cithéron,

1.roi de Platée en Béotie, passait pour l'homme le plus sage de son temps, et trouva le moyen de réconcilier Zeus et Héra qui voulaient divorcer, en conseillant à Zeus de feindre un nouveau mariage. Le dieu fit habiller magnifiquement une statue de bois, et la plaçant sur un char, déclara qu'il allait épouser Platée, fille d’Asope. À cette nouvelle, Héra courut au char, fondit sur la statue, et déchira ses habits. La ruse découverte lui parut plaisante, et la disposa à une réconciliation.
2. Montagne de Béotie, dut ce nom à ce service, et il fut consacré à Zeus et aux Muses.

Cleinis,

homme qui demeurait prés de Babylone, et qui avait beaucoup de troupeaux, fut changé en oiseau avec toute sa famille, pour avoir désobéi à Apollon.

Cléobis et Biton,

frères, se rendirent célèbre par leur piété envers leur mère, prêtresse d’Héra. Comme il fallait, pour un sacrifice, qu’ellle fût menée au temple sur un char, et qu'on manquait de boeufs, ils s'y attelèrent eux-mêmes, et le traînèrent l'espace de 40 stades jusqu'au temple. Touchée de cette preuve de piété filiale, leur mère pria Héra de leur accorder le plus grand bien que les mortels pussent recevoir des dieux. Après cette prière, ils sacrifièrent, soupèrent avec leur mère, sans dormir dans le temple, et le lendemain furent trouvés morts.

Cléopâtre,

1. une des quatre filles de Borée et d’Orithyie.V.Cléobula.
2. Danaïde.
3. Fille d’Idas et de Marpessa, femme de Méléagre.
4. Fiile de Tros et de Callirhoé.

Cléta, une des Graces, selon les Lacédémoniens, qui n'en admettaientt que deux.

Clio,

1. une des neuf muses, fille de Mnémosyne et de Zeus (cléos gloire, ou cleiein, célébrer). Elle présidait à l'histoire. On la représente toujours sous la figure d'une jeune fille couronnée de laurier, tenant en sa main droite une trompette, et de sa gauche un livre qui a pour titre « Thucydide ». Gravelot joint à ses attributs le globe sur lequel elle pose, et le temps qui se voit près d'elle, pour marquer que l'histoire embrasse tous les lieux et tous les temps.
2. Compagne de Cyrène, mère d’Aristée.

Clitus,

1. Troyen, fils de Pisénor, et compagnons de Polydamas, dont il conduisait le char, tué par Teucer d'un coup de flèche.
2. Fils de Mantius ; l’Aurore l'enleva à cause de sa beauté.

Clotho,

la plus jeune des Parques, celle qui tenait les fils des destinées des hommes comme le porte son nom. On la représente vêtue d'une longue robe de diverses couleurs, la tête ornée d'une couronne formée de sept étoiles, et tenant une quenouille qui descend du ciel en terre.

Clymène,

femme de Dictus, avait élevé, avec son mari, Persée dans l'île de Sériphe, où les flots l'avaient porté. Les Athéniens avaient consacré un autel à ces deux époux.
2. Fille de l'Océan et de Téthys, eut de Japet Atlas, Prométhée, Ménéthius, et Epiméthée.
3. Néréide, que Zeus rendit mère de Mnémosyne.
4. Fille de l’Océan, eut d’Apollon Phaétuse

Clytemnestre,

fille de Zeus, ou de Tyndare et de Léda, naquit d'un des oeufs dont sa mère accoucha, après avoir reçu Zeus sous la forme d'un cygne. Elle épousa en premières noces, Tantale, dont elle eut un fils. Agamemnon, son deuxième époux, avant de partir pour Troie, confia le soin de son épouse et de ses états à Egisthe, mais chargea en même temps un poète et musicien affidé, de surveiller leur conduite. Egisthe devint l'amant de Clytemnestre, et conserta avec elle l'assassinat de son mari. Après ce meurtre, celui de Cassandre et de ses enfants, Clytemnestre épousa publiquement son amant, et lui mit la couronne sur la tête. Oreste secondé de Pylade, vengea sur tous deux la mort d’Agamemnon. V. Agamemnon, Cassandre, Égisthe, Électre, Oreste.

Clytie,

1. fille de l'Océan et de Thétys, où d’Eurynome et d’Orchamus, roi de Babylone, fut aimé d'Apollon, qui il la quitta pour Leucothoé sa sœur. Clytie, piquée, découvrit l'intrigue de sa rivale à son père ; désespérée, elle se laissa mourir de faim, tournant sans cesse les yeux vers le Soleil, jusqu'à ce qu'Apollon la métamorphosa en une fleur appelée héliotrope, ou tournesol.
2. Fille d’Amphidamas, femme de Tantale, et mère de Pélops.
3. Maîtresse d’Amyntor, fils de Phrœstor.
4. Fille de Pandare

Cocalus,

roi de Sicile, reçue à sa cour Dédale que Minos va redemander à main armée ; mais, ne voulant pas se défaire d'un homme qui avait déjà signalé son séjour dans cette île par plusieurs beaux ouvrages, il attira Minos à Camique, et le fit étouffer dans une étuve.

Cocyte,

1. un des fleuves de l'enfer, entouré le Tartare, et n'était formé que par les larmes des méchants. R.cocyein, se lamenter. Des ifs plantés sur ses bords formaient un ombrage triste et ténébreux, est une porte posée sur des gonds d’airain, donnait entrer dans les enfers. Ce fleuve a été représenté sous la figure d'un vieillard dont l'urne verse des flots qui, après avoir formé un cercle parfait, s'échappent et vont se réunir à ceux de l’Achéron.
2. Disciple de Chiron et médecin célèbre des siècles héroïques.

Cœlus,

1. fils de l'Air et de la Terre. De son mariage avec sa mère naquirent Cronos, Rhéa, l'Océan, les Titans, etc. Cœlus, qui craignait de si terribles enfants, les tenait enfermés, et ne leur permettait pas de voir le jour ; mais Cronos, mis en liberté par sa mère, surprit son père, et le mutila. Le sang qui coula de la blessure fit éclore les Furies, les Géants, les Nymphes des bois, et, se mêlant aux ondes, leur fit produire Aphrodite. V.Titea.
2. Un des Titans.

Cœranus,

1. guerriers tués par Ulysse.
2. Cocher de Mérion, tué par Hector.
3. Fils d'Abas, père de Polyidus, natif de l'île de Paros, dans la mer Égée. Voyant un jour pêcher à Constantinople, il acheta plusieurs dauphins, et les rendit à la mer. Quelque temps après il fit naufrage, il se sauva seul par le secours d'un dauphin qui le porta sur son dos jusqu'à une caverne de l'île de Zacinthe, appelé depuis Cœranion.

Cœus,

un des Titans, frère de Cronos et de l'Océan, épousa Phœbé, dont il eut Latone.V.Latone.

Colchide, ou Colechos,

contrée de l'Asie, au S. de la Sarmatie Asiatique, à l’E. du pont- Euxin, au N. de l’Arménie, et à l’O. de l’Ibérie. Ce pays est fameux dans la fable par la Toison d'or, la naissance de Médée, et l'abondance de ces plantes vénéneuses.

Colonnes d’Hercule,

Hercule ou Héraclès en grec, ayant pénétré dans ses expéditions jusqu'à Gadès ou Gadira, aujourd'hui Cadix, sépara deux montagnes qui se touchaient, pourront faire communiquer la Méditerranée avec l'Océan. Croyant que ces deux montagnes étaient le bout du monde, il y fit élever deux colonnes, pour apprendre à la postérité qu'il avait poussé jusque-là ses conquêtes. Les habitants de Gadès firent bâtir dans la suite à ce héros un temple magnifique, à quelque distance de leur ville, dans lequel on voyait des colonnes d'or et de bronze, chargées d'anciennes inscriptions et hiéroglyphes qui représentaient ces 12 travaux.

Colosse de Rhodes,

une des sept merveilles du monde, qui représentait Apollon, où le soleil, le dieu des Rhodiens. Cette énorme statue avait, selon la plus commune opinion, 70 coudées de haut, où 105 pieds, selon Festus. Elle était toute d’airain, ses pieds étaient posés sur deux bases prodigieusement hautes à l'entrée du port de Rhodes, et assez éloignées l'une de l'autre pour que les navires passassent à pleine voile entre ses jambes. Ce colosse, fait par Charès Lindien, disciple de Lysippe, fut renversé 56 ans après qu'il eut été posé, et demeura ainsi jusqu'au temps de Vespasien, qui le fit relever.

Cométès,

1. père d’Astérion, et Argonaute.
2. Centaure qu’Héraclès tua au mariage de Pirithoüs.
3. Un des chasseurs de sanglier de Calydon, qui périt dans cette occasion.
4. L'amant adultère d’Egiale.
5. Fils d’Oreste.

Cométho,

fille de Ptérélas, roi des Téléboëns, trahi son père, comme Scylla, en faveur d'Amphitrion, qui assiégeait Taphos, sa capitale, et coupa le cheveu fatal dont dépendait sa destinée. Ptérélas fut tué, et Cométho, pour récompense de sa perfidie, mise à mort par ordre de celui pour l'amour duquel elle l'avait faite.

Concorde,

divinités en l'honneur de laquelle les Romains avaient élevé plusieurs temps, dont le plus magnifique été celui du Capitole, où se tenaient souvent les assemblées du Sénat. Elle était, comme la paix, fille de Zeus et de Thémis. On l'invoquait pour l'union des familles des citoyens, des époux, etc. Ses statues la représentaient couronnée de guirlandes, tenant d'une main deux cornes d'abondances entrelacées, et de l'autre un faisceau de verges, ou une pomme de grenade, symbole d'union. Deux mains l'une dans l'autre sont un de ses emblèmes les plus ordinaires.

Consentes,

nom que les Romains donnaient a leurs 12 grands dieux, quasi consentientes, c.à.d. qui délibéraient avec Zeus. De ces 12, il y avait 6 Dieux et 6 déesses, Zeus, Poséïdon, Arès, Apollon, Hermès et Héphaïstos ; Héra, Hestia, Athéna, Artèmis, Déméter et Aphrodite. V.Selecti.

Consus,

divinité révérée par les anciens Romains comme le dieu du conseil. On leur croit le même que Neptune Equestre. Son temple était dans le grand Cirque, à l'extrémité de la lice, et enfoncé à moitié en terre, pour montrer que les desseins doivent être tenus secrets.

Corées,

fêtes en l'honneur de Perséphone.

Corinthe,

ville de la Grèce, ainsi nommé de Corinthus, fils de Zeus. Un Pégase ailé est le symbole de cette ville sur les médailles. On n'y voit aussi une tête de Pallas.

Corœbus,

fils de Mygdon et d’ Anaximène, amant de Cassandre, était venu à Troie offrir son secours à Priam, dans l'espérance d'épouser sa fille. Cassandre s'efforça en vain de le persuader de se retirer, pour éviter la mort qui le menaçait : il fut tué par Pénélée, la nuit de la prise de Troie.
2. Héros de l’Argolide, tua un serpent envoyé par Apollon pour punir Argos ; action qui fut suivie de la peste.
3. Guerrier tué par Néoptolème.

Coronis,

1. fille de Phlégyas, fut aimée d'Apollon, qui la rendit mère d’Esculape. Mais, informé par un corbeau que sa maîtresse était infidèle, dans son dépit il la perça d'une flèche, et tira de ses flancs l'enfant dont elle était enceinte. Apollon se repentit bientôt de sa vengeance, et punit le corbeau de délateur, en le changeant de blanc en noir.
2. Fille de Coronée, roi de la Phocide, fuyant Poséïdon, eut recours à Athéna, qui la changea en corneille, mais qui il la bannit bientôt après pour s'être rendu indigne de sa protection.
3. Déesse du même nom, Honorée à Sicyone.
4. Hyade, fille d’Atlas.
5. Bacchante enlevée par Butès.
6. Femme d'Esculape, qui en eut Machaon.
7. Une des nymphes auxquelles Zeus confia l'éducation de Dionysos dans l'île de Naxos.

Corybantes,

compagnons des Curètes, qui les aidèrent à dérober Zeus aux fureurs de Cronos, et à l'élever.
2. Prêtres de Cybèle, Phrygiens de naissance, et mutilés pour la plupart, qui solemnisaient ses fêtes avec un grand tumulte, faisant retentir le bruit des tambours, frappant leurs boucliers avec des lances. Dansant et agitant leurs têtes avec des gestes frénétiques, y mêlant des cris et des hurlements pour pleurer la mort d’Atys, dont ils souffraient volontairement le supplice.

Corythe,

jeune Centaure, tué par le Lapithe Rhésus.
2. Ibérien, favori d'Héraclès, auquel on attribuait l'invention des casques.
3. Les bergers de ses troupeaux avaient trouvé et enlevé Télèphe.
4. Fils de Pâris et d’Œnome, était d'une grande beauté. Ce fut par cette raison que sa mère l'envoya à Hélène pour inspirer de la jalousie à Pâris, et pour la chagriner elle-même. Il sut bientôt gagner les bonnes grâces d'Hélène ; mais Pâris l'ayant surpris un jour assis près d'elle sur le lit,le tua sur place.
5. Fils de Marmarus, tua Pélates aux noces de Pirithoüs.
6. Fils de Ménélas et d'Hélène, on lui attribue la fondation de Corythus en Italie.

Cottus,

fils du Ciel et de la Terre, et frère de Briarée et de Gygès, avait, comme eux, 100 bras et 50 têtes. Il fut précipité avec eux au fond du Tartare.

Cotytis ou Cotytto,

déesse de la débauche, dont les ministères étaient si silencieux, on prenait grand soin de les cacher aux yeux du public. Ses ministres passaient pour les plus infâmes de tous les hommes.

Cranaüs,

successeur de Cécrops, fut détroné par Amphictyon son gendre. Sous son règne, l’Aréopage rendit le fameux jugement entre Poséïdon et Arès, et le déluge de Deucalion arriva en Thessalie.

Créon,

1. fils de Sisyphe, roi de Corinthe, donna sa fille en mariage à Jason, au préjudice de Médée. Celle-ci, après avoir fait périr sa rivale, mis le feu au palais de Créon, qui périt avec toute sa famille. V. Médée, Jason, Créuse, Glaucé.
2. Roi de Thèbes, délivré par Héraclès d'une guerre opiniâtre, lui donna en mariage sa fille Mégare. Héraclès s'étant absenté, Lycus tua Créon, s'empara de ses états, et voulait faire violence à Mégare, lorsque son mari revint, la délivra, et punit son ravisseur de sa témérité. V.Mégare.
3. Fils de Ménécée, et frère de Jocaste, monta sur le trône de Thèbes, d'abord après la mort de Laïus. Obligé de le céder à Oedipe, il n'y remonta, qu'après que ce prince se fut crevé les yeux, que pour faire place à ses deux fils. On prétend que ce fut lui qui entretint la division entre Etéocle et Polynice, jusqu'à ce que ses deux frères se fussent entre-tués. Alors Créon reprit la régence qu’Etéocle en mourant lui avait léguée, mais abusa du pouvoir suprême. Thésée vint faire la guerre au tyran et le vainquit. V. Antigone.

Créthéus,

fils d'Éole et de Tyro, fonda la ville d’Iolchos en Thessalie, qu’il fit la capitale de ses états, est voulu faire périr phryxus, accusé faussement par la reine Démodice ; mais ce jeune prince se sauva avec sa sœur Héllé.

Créüse,

1. fille de Priam et d’Hécube, et femme d'Enée, disparu pendant l'embrasement de Troie, enlevée par Cybèle.
2. Fille de Créon, roi de Corinthe, épousa Jason, après qu'il eut répudié Médée. Celle-ci, pour se venger de cet affront, envoya en présent à Créuse une petite boîte de sortie un feu qui embrasa le palais. Euripide dit que le présent envoyé à Créuse consistait en des ornements qui s'enflammèrent aussitôt que celle-ci s’en fut parée, et produisirent le même effet que le feu de la boîte. On ajoute que Créuse se précipita dans une fontaine pour éteindre le feu qui la dévorait ; mais elle empoisonna les eaux, et périt misérablement.
3. Fille d’Erechthée, roi d’Athènes, et d'une grande beauté, fut séduite par Apollon, mis au monde un fils nommé Ion, et l’exposa dans une corbeille fermée, avec quelques ornements. Cependant Créuse épousa Xuthus, et n’en n'ayant point d'enfants, alla à Delphes consulter l’oracle, et y reconnut son fils, en voyant entre ses mains la corbeille et les ornements avec lesquels elle l'avait autrefois exposé. Ion fut placé sur le trône des Erechthides. Ses quatre fils devinrent les chefs de quatre tribus d'Athènes ; et ses petits-fils habitèrent l’Ionie, qu'ils nommèrent du nom de leur aïeul.
4. Nymphe, épousa Pénée, et en eut Iphéus, et une fille nommée Stilbia.

Crinis,

prêtre d'Apollon, ayant négligé ses fonctions sacerdotales, ce dieu le punit par la multitude de rats et de souris dont il remplit ses champs ; mais Crinis obtint, par un redoublement de zèle, l'oubli de sa faute, et mérita qu’Apollon se donna la peine de détruire lui-même ces animaux à coups de flèches, exploit qui lui valut le titre de destructeurs de rats.V.Sminthéus.

Cronos (Saturne),

fils d’Ouranos et de Gaïa, ou du Ciel et de la Terre, mit son père hors d'état d'avoir des enfants. Sa femme était Rhéa, dont il eut plusieurs fils ; et sachant qu'un d'entre eux devaient lui ôter l'empire, il les dévorait tous d'abord après leur naissance ; mais Rhéa sauva Zeus, Poséïdon et Hadès. Zeus devenu grand, fit la guerre à son père, le vainquit, et, après l'avoir traité comme Ouranos l'avait été par son fils, il le chassa du ciel, où le précipita au fond du Tartare, avec les Titans qui l’avaient assisté dans cette guerre. Outre ses trois fils, Cronos eut de Rhéa, Héra, épouse de Zeus. Quelques-uns y ajoutent Hestia, Déméter, et un grand nombre d'autres enfants qu'il eut de plusieurs maîtresses, comme le centaure Chiron, de la nymphe Philyre, etc.
Cronos, détrôné par son fils Zeus, dit Virgile, pour se dérober à sa poursuite, quitta l'Olympe, et vint se réfugier en Italie. Il y rassembla les hommes féroces, épars sur les montagnes, leur donna des lois, et voulu qu'un pays où il s'était caché, et qui avait été pour lui un sûr asile, porta le nom de Latium. On dit que son règne fut l'âge d'or, ses paisibles sujets étant gouvernés avec douceur. L'égalité des conditions fut rétablie, aucun n'était au service d'un autre ; personne ne possédait rien en propre ; toutes choses étaient communes, comme si tous nu’eussent en qu'un même héritage. C'était, dit-on, pour rappeler la mémoire de ces temps heureux, qu'on établit les Saturnales. Rome et plusieurs autres villes de l'Italie dédièrent des temples à Cronos, et lui rendirent un culte religieux. Il était communément représenté comme un vieillard courbé sous le poids des années, tenant une faux à la main, pour marquer qu'il préside au temps et à l'agriculture.

Croton,

héros qu’Héraclès tua, et honora depuis.

Cupidon,

V.Éros

Curètes,

on convient assez généralement que l'île de Crète était leur berceau, et que leur origine était aussi ancienne que leur généalogie est fabuleuse. Il paraît qu'ils furent les premiers à cultiver le pays, et à civiliser les habitants, ainsi qu'à apprivoiser des abeilles et à réunir en troupeaux de brebis et les chèvres éparses sur les montagnes. Enfin ces Curètes, à qui l'on attribue comme aux Corybantes, l'éducation de Zeus au milieu des cris tumultueux et du bruit et des tambours et des sonnettes, pour empêcher que ces cris ne fussent entendus, furent eux-mêmes mis au rang des dieux, est eurent des temples où on leur sacrifiait toutes sortes d'animaux. Les crétois, surtout, qui leur attribuaient l’art de forger le fer, les placèrent aux nombreux de leurs dieux du premier ordre, qu'ils prenaient à témoin de leur fidélité à remplir leurs engagements. On les confond quelquefois avec les Dioscures.

Cyané,

1. nymphe de Syracuse, amante du fleuve Anapis. Abaisse la changea en fontaine, par ce qu'elle voulait l'empêcher d'enlever Perséphone.
2. Fille de Cyanippe.
3. Fille de Liparus, mariée à Æolus.

Cybèle,

ou Hestia l'ancienne, fille du Ciel et de la Terre, et femme de Cronos, qu'on appela autrement Ops, Rhée, Hestia, Tellus, bonne déesse, mère des dieux, etc. comme mère de Zeus, d’Héra, de Poséidon et de la plupart des dieux du premier ordre. Sa mère l'exposa, aussitôt après sa naissance, dans une forêt où des bêtes sauvages prirent soin d’ellel et la nourrirent. Son culte devint célèbre dans la Phrygie, d'où il fut porté en Crète. Cette déité fut inconnu en Italie jusqu'au temps d'Annibal. Les Romains, ayant consulté les livres des sibylles, reçurent pour réponse que l'ennemi ne pourrait être chassé de l'Italie, jusqu'à ce qu'on eut fait venir à Rome la mère de Dieu. Ces mystères, comme ceux de Dionysos, étaient célébrés avec un bruit confus de timbale, de hautbois et de cymbales. Les sacrificateurs poussaient des hurlements, et profanaient le temple de la déesse, ainsi que les yeux et les oreilles des spectateurs, par le langage le plus obscène et les gestes les plus licencieux. On lui offrait en sacrifice une truie à cause de sa fertilité, un taureau ou une chèvre ; ses prêtres étaient les Cabires, les Corybantes, les Curètes, les Dactyles idéens, les Galles, les Sémivirs et les Telchines, qui, tous en général, étaient eunuques. On représentait cette déesse comme une femme robuste et puissante, couronnée de chêne, la tête ceinte de tours, une clé à la main, portée sur un char traîné par des lions, vêtue d'habillements verts et bigarrés.

Cychrée,

fils de Poséidon et de Salamis, honoré comme un dieu dans l’Attique et dans l'île de Salamine.

Cyclopes,

géants monstrueux, fils de Poséidon et d’Amphitrite, et, selon d'autres, du Ciel et de la Terre. Ils étaient d'une hauteur énorme, et n'avaient qu'un oeil au milieu du front, d'où vient leur nom, Kyclos, cercle, et ops, oeil. Aussitôt qu’ils furent nés, Zeus les précipita dans le Tartare, mais ensuite les mis en liberté, à l'intercession de leur mère Tellus, qui lui avait prédit sa victoire sur Cronos. Après avoir tué Campé, leur geôlière, ils vinrent au grand jour, et fabriquèrent pour Hadès le casque qui le rend invisible ; pour Poséidon, le trident avec lequel il soulève et calme les mers ; et pour Zeus, la foudre dont il fait trembler les dieux et les hommes. Ils étaient les forgerons d'Héphaïstos, et travaillaient dans l'île de Lemnos. Les trois principaux étaient Brontès, qui forgeait la foudre, Stéropès qui la tenait sur l'enclume, et Pyracmon qui la battait à coups redoublés. Apollon, pour venger son fils Esculape frappé de la foudre, les tua à coups de flèches. Ils furent mis au rang des dieux, et honorés à Corinthe.

Cycnus,

1. fils de Sthenelus, roi de Ligurie, uni par le sang a Phaéton du côté de sa mère, ayant appris la mort de son ami, abandonna ses états pourront venir le pleurer sur les bords de l’Eridan. Parvenu à la vieillesse, les dieux changèrent en plumes ses cheveux blancs, et le métamorphosèrent en cygne.
2. Fils d’Arès et de Pirène, combattit contre Héraclès, monté sur le cheval Arion, et fut vaincu et tué.
3. Fils d’Arès et de la nymphe Cléobuline ou Pélopée, qui veut de bâtir un temple à son père avec les crânes des étrangers qu’il tuerait. Héraclès, dans son expédition d'Afrique, le rencontra, et le tua.
4. Fils de la nymphe Hyrie, désespéré de n'avoir pas obtenu de son ami Phylius un taureau qu’il lui avait demandé, se précipita dans la mer, et fut changé en cygne.
5. Fils de Poséidon et d'une Néréide, allié des Troyens, combattit contre Achille sans recevoir aucune blessure, parce que son père l'avait rendu invulnérable, fut étouffée par le héros est échangé en cygne.
6. Nom d'un cheval.
7. Fils d’Ocitus et d’Aurophile Argien, alla avec 12 vaisseaux au siège de Troie.

Cyparisse,

1. fils d’Amyclée, de l’île de Cée, beau jeune homme, aimé d'Apollon, tua par mégarde un cerf auquel il était fort attaché, et en eu tant de regret, qu'il pria les dieux de lui ôter la vie, ou de rendre sa douleur perpétuelle. Apollon le changea en cyprès, qui, dès ce moment, devint le symbole du deuil. On le portait dans les pompes funèbres, et qu'on le plantait autour des tombeaux.
2. Fils de Minias, donna son nom à Cyparissus, ville de Phocide.

Cyrène,

1. fille d’hypsée, roi des Lapithes, ou du fleuve Pénée, attira l’attention d’Apollon, qui la transporta en Libye, où elle devint mère d’Aristée.V.Aristée.
2. Nymphe de Thrace, aimé d’Arès dont elle eut Diomède, roi de Thrace.
3. Nymphe dont Apollon eut Idmon.

Cyzique,

roi de la presqu'île de Propontide, si un accueil hospitalier aux Argonautes. Ces guerriers, étant partis, furent repoussés pendant la nuit par un coup de vent sur la côte. Cyzique les prenant pour des pirates, fut tué dans le combat. Le lendemain, Jason l'ayant reconnu parmi les morts, lui fit faire de superbes funérailles.
A B C D E
Lettres A-B-C-D-E disponibles

Abrégé de la mythologie universelle

Dictionnaire de la fable
Fr. NOEL
à Paris, Chez Le Normant 1805
Les noms Romains ont été remplacés par les noms Grecs
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